29 juin 2007
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La dépendance, au fond, est lexpression du désespoir. On saccroche à quelque chose, on en fait le cur même de sa vie, car on y croit plus. On ne croit plus ni en soi ni à linconnu que nous offre la vie. On devient sec, prisonnier dune routine de souffrance. Moi qui connaît ce que signifie être scotché comme cela, je mesure à quel point la formulation de la second étape du programme des Alcooliques anonymes : « Nous en sommes venus à croire que seule une Puissance supérieure à nous-même pouvait nous rendre la raison » signifie. La force dinertie de la dépendance quil est nécessaire de laisser sinstaller une force bien plus puissance pour sen détacher. Mais lon ne parle pas de muscle ni de violence dans ce cas. On est dans le domaine de la spiritualité, bien différent de nos habitudes terriennes. Cette force nous invite à nous taire. À lâcher prise. Daccepter le don que lon reçoit et qui nous libérera de la peur. Cest bien pour cela que, face aux angoisses, il est impératif darrêter la machine et de se poser. Leffort est important, titanesque même pour certains, car il va radicalement à lencontre des fonctionnements orgueilleux des fiers-à-bras que nous sommes tous. Cette puissance est en réalité une « non-puissance » pour reprendre lexpression de Jacques Ellul. On laisse la vie reprendre ses droits dans lexpression la plus radicale de sa gratuité. Cest la prière. Et cela me donne ce cadeau merveilleux de pouvoir regarder la vie différemment. Si vous cherchez à vous libérer des affres multiples liées à nos peurs de vivre, je vous suggère vraiment de regarder du côté de la spiritualité. La dépendance active cultive le désespoir. La spiritualité, la foi et lespoir.