16 mars 2006
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18:43
J'ai eu, cette semaine, une impression bizarre. Comme je fréquente parfois le forum sexualité de Doctissimo (www.doctissimo.fr)poiur évoquer un problème qui me touche particulièrement, il m'est arrivé de vadrouiller sur certaines de ses sections. J'ai fait deux constats. D'abord, il y a pas mal de gens qui finalement vivent leur sexualité sans qu'elle soit problématique et qui doivent sans doute être loin de l'univers empoisonné des addictions. Mais j'ai aussi eu pu constater à quel point, notre socièté évolue dans un univers où le sexuel est une quête en soi, fait partie d'un besoin presque matériel, déconnecté de l'esprit. Symptome de ce monde qui individualise toutes ses composantes, "prendre SON pied" structure bien des demandes. J'ai pu me rendre compte, par exemple, que la prostitution tendait à devenir une pratique légitime, presque de service public chez certains. Le phénomène des escorts, que de mon temps on appelait "putes de luxe", permet à ceux qui en ont les moyens (où qui décident de se priver par ailleurs) d'éprouver leurs angoisses pulsionnelles en résumant le mystère du désir à un échange marchand. J'ai failli me prendre pour une sorte de zombie, un être à part. Mais là encore, je cultivais mon égo, pour m'estimer faire partie de cette élite des dépendants qui, ayant touché le fond jusqu'à ce jour, ont bénéficé de la grâce divine qui les a tirés par le "colbak" du trou de douleur dans lequel ils se dégoutaient quotidiennement. Car au fond, comme l'alcoolisme mondain participe de la même souffrance à laquelle j'ai gouté avant de rencontrer les Alcooliques Anonymes, le "sexolisme mondain" s'inscrit dans ce même manque spirituel. Je ne dois donc pas juger, mais compatir, me rendre disponible s'il le faut. Sur le "forum libre" de Doctissimo, je poste de temps à autre sur un sujet consacré à la porno-dépendance. Beaucoup de souffrances de conjointes encore une fois. J'en ai pris encore une fois plein le coeur, et cela m'a permis de me souvenir dans quelle galère j'étais encore plongé. Vraiment : ne pas juger. Qui que ce soit. Et essayer de tendre la main, quand je peux. Cela me ramène à ma mémoire "le serment de Toronto" des Alcooliques Anonymes : "Lorsque n'importe qui, n'importe où, tend la main en quête d'aide, je veux que la main de A.A. soit toujours là ... et de cela, je suis responsable."?