De l'ordre ?

Je constate que mon problème de concentration a généralement pour origine une difficulté à bien mettre en ordre ce que je dois faire. Et quand j’ai des difficultés à mettre ces choses en ordre, c’est aussi parce que je suis gêné par elles, parce qu’elles m’inquiètent. Au boulot, j’ai des difficultés à engager ce que je dois faire parce que je n’ai pas confiance en moi. J’imagine toujours que cela va poser problème. Pourtant, ces pensées-là, quand on y regarde bien, n’ont pas de raison d’être. Elles portent sur quelque chose qui n’a pas encore eu lieu, puisque je n’ai pas encore commencé ce que je dois faire (un texte à écrire par exemple). Ordonner les choses suppose donc, pour moi, par en commencer au moins une. Mon psy me suggère même de n’en faire qu’une, mais de m’en satisfaire. Il est vrai que ce manque de concentration débouche généralement sur une espèce de panique. J’ai l’impression d’être devant la montagne. Anxiété. Angoisse. Je reporte ce que j’ai à faire. Je file sur Internet, dans le virtuel des forums ou des pages philo et spirituelles (auparavant, je filais au bistrot ou me gavait de chat hot ou de porno, c’était encore pire), espérant calmer cette angoisse qui du coup est alimentée par le retard que je prends. On peut se dire que se cultiver n’est pas du temps de perdu, mais il faut que je parvienne à ne pas m’enfuir systématiquement dans le virtuel. Ces temps-ci, je progresse, je crois. Doucement… La solution est d’arrêter le processus. De reconnaître que je suis bien faible, et de me contenter de ce que Dieu présente à moi, c’est-à-dire l’instant présent. Sur celui-là, au moins, je peux intervenir. Modestement, mais concrètement. Et c’est là le principal.

Comments

[bruno]

Merci Marie, pour vos encouragements. C'est vrai que lorsque l'on fait le choix de prendre son problème de dépendance à bras le corps, c'est presque un quotidien qu'il faut reconstruire. La foi me permet de chercher le sens, mais aussi de voir que dans ce quotidien que je trouvais presqu'invivable, la Vie peut m'offrir bien des cadeaux.

John, mon psy m'a dit à peu près la même chose. Vous allez chez les AA, mais à ce moment là vous continuez à mettre l'alcool au centre de vos pensées. Pareil pour les forums sur la dépendance sexuelle. Je demeure convaincu que le programme des AA offre un mode de vie qui sauve la vie, j'ai envie de dire. Et je crois justement, comme tu le dis, que c'est en me forcant à des activités qui ne mettent plus en situation d'être dans le virtuel que j'avancerais.

[john]

quand je raconte à mon psy tous mes sevrages passés ou en cours, porno, alcool, tabac, ordinateur, il me dit simplement "oui mais là vous ne parlez que du moins que vous mettez dans votre vie, qu'allez-vous y mettre en plusse ?" et il me sourit de son beau sourire de Cyrulnik (ta mère)tu vois, tant que j'ai rêvé de cesser la "fuite au virtuel" je n'ai rien pu mettre en place, bien que c'est d'en avoir longtemps révé qui m'y a sans doute mené, mais si je suis descendu ces temps-ci sous la barre de une heure d'ordi par jour, alors que je ne m'en croyais pas capable, c'est en me consacrant à autre chose, en défocalisant de mon problème, qui m'aurait ramené à l'auto-apitoiement.Sur mon blog, j'essaye d'exploiter l'énergie de l'égo sans me faire chauffer le moteur, mais c'est pas évident non plus.Bon courage à toi, vieux pirate ;-)

[Marie]

Bonjour,

je suis le contraire de vous, je ne vous ressemble pas vraiment.

je trouve votre démarche touchante. La sincérité avec laquelle vous abordez le sujet est sans contour, permet de comprendre à quel point cela modifie votre vie.
j'espère que de le dire à haute voix vous permet essentiellement d'avancer vers un autre chose qui vous libère. Un jour différent à vivre plein de vide à remplir d'expérience positive et encourageante. A vivre comme un défi de décision et de choix heureux.

Je vous envoie des encouragements pour le jour qui vient, à vivre comme vous le dites très bien pas à pas avec Dieu.